Je n'étais que du sport

JE N'ÉTAIS QUE DU SPORT

Nous avons tout fait comme on nous a demandé et même au delà. Et dans la grande majorité des cas, venir assister à des compétitions, venir pratiquer suivant nos protocoles stricts est plus sécurisé que bon nombre d'autres activités.
Les villes et les agglomérations ne peuvent plus tout financer. Huis clos, fermeture de nos espaces de pratique n'auront qu'un seul effet...le retrait de nos partenaires privés, les demandes de remboursements de nos licenciés, la disparition de nos ressources liées au public......au final notre mort !
Mais ce n'est pas grave .... ce n'est que du sport!


Il n'y aura plus de matchs, plus d'éducateurs, plus d'entraîneurs, plus d'associations pour encadrer vos enfants... et nous ne parlons pas de l'année prochaine....ce sera demain, à la fin de la semaine...à la fin du mois de novembre.
Mais ce n'est pas grave ce n'est que du sport.


"Le sport c'est la santé"...
"Le sport un des ciments de la société"...
"Le sport collectif est un vecteur d'éducation et d'intégration"...
"Le sport fédère derrière lui les générations"...
"Le sport lisse les inégalités sociales"...
"Le sport est un facteur d'intégration"...
La France et nos dirigeants se gargarisent de nos titres et de nos succès. Mais dans la gestion de cette crise sanitaire, c'est comme à l'école, comme quand tu fais un choix d'orientation pour un métier du sport ou pour devenir sportif ..... ce n'est pas du sérieux...... le sport n'est que du sport !


Notre tort à tous, Fédérations, Associations, Organisations sportives, que nous soyons professionnelles, semi-professionnelle ou amateurs...c'est d'être pour la grande majorité d'entre nous des bénévoles passionnés qui se mettons en 15 pour toujours trouver des solutions et continuer à exister, à pratiquer, à transmettre.
Les organisations aux budgets subventionnées laissent petit à petit place à des organisations où la part du financement privé devient majoritaire et indispensable à notre survie : cotisations, sponsoring, mécénat, bénéfices des actions commerciales et d'événements, billetterie, bars.


Les éducateurs, les entraîneurs, les sportifs ne sont plus des allocataires de l'Etat. Et c'est parce qu'ils rendent visible localement leurs sports, leurs performances, leurs travails et leurs valeurs qu'ils attirent le public. Un public devenu indispensable au recrutement local de partenaires, de mécènes, des pratiquants. Un public qui nourrit nos principales sources de revenus par les billetteries, les bars, les produits dérivés et l'attractivité qu'il a sur les entreprises et commerces locaux. Il n'est pas question de nier la crise sanitaire actuelle mais de s'y adapter car elle sera toujours là en 2021, en 2022.
Plus on évolue dans la professionnalisation des organisations, plus celles-ci prennent une part importante dans le financement, le fonctionnement du sport amateur jusqu'à le financer directement ou indirectement. Un sportif pro ou semi-pro, n'est pas un travailleur comme les autres. Il se fait tester quasi toutes les semaines. Il doit continuer à s'entraîner et s'astreindre à des règles de vies quasi monastiques...se couper de ses relations, de ses proches, de sa vie sociale. Ses coéquipiers, son organisation, ses dirigeants sont devenus sa vie. Un sportif ne peut stopper son activité 45 jours et reprendre son poste le 46ème sans se mettre en danger de se blesser. Quel autre secteur d'activité s'impose ça... aucun !



Mais ce n'est pas grave...nous sommes passionnés....L'Etat nous condamne à mourir ..mais ce n'est pas grave..ce n'est que du sport!




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